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3,49 € – 13,00 €
Sous la Commune
Étienne Coquerel
138 x 204 mm – 140 pages – Texte et photographies – Noir et blanc – Broché
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Sous la Commune
Étienne Coquerel
138 x 204 mm – 140 pages – Texte et photographies – Noir et blanc – Broché
Les débuts de la guerre civile
Paris à Bellevue • Les blessés • Entre deux feux • Les ambulances de la presse • Presque otage • L’artillerie de la Commune.
Le canon a grondé avant-hier, 1er avril 1871. Décidément la guerre civile succède à la guerre étrangère; on va se battre entre Français, sous les yeux des Prussiens qui, tranquillement logés dans nos forts, jugeront les coups et mettront le holà quand ils trouveront que nous nous sommes fait assez de mal les uns aux autres. Ainsi ont décidé nos maîtres, messieurs de la Commune, ou peut-être leurs maîtres à eux, les membres inconnus (car ils cachent leurs noms) de cette société secrète qui s’intitule Comité Central de la fédération de la garde nationale.
Avant-hier donc, pour mieux affirmer qu’ils veulent seulement maintenir les libertés de la «Commune de Paris», ils ont prétendu occuper la commune de Courbevoie. Les «gendarmes» (car il est bien entendu que tout ce qui est ligne met la crosse en l’air dès que paraît un garde national, et que seuls les «gendarmes» se battent contre «le peuple»), les gendarmes ont repoussé les assaillants.
Hier dimanche, vers une heure, quelques bataillons ont défilé sur les boulevards, se dirigeant vers les Champs-Élysées. Les premiers ont excité peu d’attention, mais d’autres leur succèdent, puis d’autres et d’autres encore, et toute l’après-midi, un flot d’hommes a coulé vers l’ouest; le soir est venu et les bataillons défilaient toujours; j’ai vu passer l’artillerie, l’état-major, des généraux. Toute la nuit, le flot continue à couler par toutes les grandes artères de la ville. Vingt fois, j’ai été réveillé par le son lointain des tambours et de la musique militaire : des masses énormes doivent être sorties de Paris. Où vont-elles ? À Versailles évidemment, pour «bousculer les ruraux». Or, on dit qu’à Versailles il n’y a encore rien ou presque rien, un embryon d’armée, mais pas de troupes sérieuses. Le seul poids de ces masses ne suffira-t-il pas pour tout emporter, et alors que devient la France ? En tout cas, il va y avoir des blessés, et puisque la guerre recommence, il a été décidé que l’ambulance reprendrait son service. Nous voici donc réunis ce matin, 3 avril, les vétérans comme les novices, prêts à porter secours à ceux qui seront tombés sur le champ de bataille, quel que soit l’uniforme qu’ils portent et la cause qu’ils auront servie. Nous savons bien à qui nous souhaitons la victoire, mais nous secourrons tous ceux qui auront besoin de nous, quels qu’ils soient, parce qu’ils sont hommes et qu’ils souffrent.
Seulement, pourrons-nous partir ? L’ambulance sédentaire est encore ouverte; mais l’ambulance volante est désorganisée. Elle avait paru, et des premières, sur tous les champs de bataille du siège, jusqu’à Buzenval; elle n’existe plus. Ni voitures, ni chevaux, ni brancards, ni médecins. Après bien des recherches et des dé- marches, nous nous procurons l’indispensable : des brancards et trois voitures, dont deux tapissières propres à transporter des blessés. De médecins, point; tous ceux chez qui l’on a pu aller étaient absents ou déjà occupés. Nous emportons des vivres, quelques bandes, quelques médicaments fort simples, de la charpie; ce qu’il faut pour un premier pansement, comme le peuvent faire de simples volontaires tels que nous.
Il est déjà tard, dix heures, quand nous partons, car tout cela a pris bien du temps. Où irons-nous ? D’après les bruits qui courent, le Mont-Valérien, qu’on disait neutre, ou même au pouvoir des fédérés, a reçu à coups de canon une colonne que Flourens a fait défiler à quelque cent mètres de ses formidables remparts. Il doit donc y avoir des blessés par là; allons-y. Mais non. Au moment où nous sortons de la cour de l’ambulance, une voiture de blessés tourne le coin de la rue; elle vient du fort d’Issy; on se bat par là depuis le matin. Il y a beaucoup de blessés; allons-y donc. Nous marchons grand train jusqu’auprès des remparts; là, un bataillon qui sort nous retarde. Comment ! après tout ce qui est sorti depuis vingt-quatre heures, il part encore des gardes nationaux; il y en aura donc toujours ! Il en revient aussi, du moins quelques blessés, mais légèrement atteints, et qui n’ont pas besoin de nous.
Poids | 140 g |
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Dimensions | 8 × 138 × 204 mm |
Disponible | Oui |
Genre | Souvenirs, Témoignage |
Édition numérique | Non, Oui |
Édition papier | Non, Oui |
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