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Le sanglot de la Terre

Jules Laforgue

138 x 204 mm – 60 pages – Texte – Noir et blanc – Reliure 2 points métal

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UGS : 9782355832505 Catégories : ,

Description

Cette œuvre énigmatique se dresse comme un monument littéraire qui transcende les frontières des conventions poétiques de son époque. Publié au tournant du 20e siècle, cet opus témoigne de la maîtrise stylistique et de la sensibilité subtile de l’auteur face aux tumultes de l’existence.

Laforgue, précurseur du symbolisme, livre ici une méditation profonde sur la condition humaine, naviguant avec adresse entre la réalité tangible et l’abstraction poétique. Chaque poème de cet ouvrage semble être une énigme à déchiffrer, une fenêtre ouverte sur les méandres de l’âme humaine.

L’écriture de Laforgue se déploie dans une variété de formes poétiques, allant des sonnets aux vers libres, créant une polyphonie linguistique qui captive l’attention du lecteur. Les images évocatrices se succèdent, tissant un canevas onirique où la mélancolie côtoie la beauté, et où chaque mot est pesé avec une précision quasi chirurgicale.

Au cœur de cette œuvre réside une exploration profonde des dualités de l’existence : lumière et ténèbres, amour et désespoir, réalité et illusion. Laforgue, avec une maîtrise métaphorique remarquable, évoque les tourments de l’âme humaine tout en invitant le lecteur à contempler la splendeur insoupçonnée qui réside au sein de la douleur.

Cette œuvre, souvent méconnue du grand public, mérite une place de choix dans le canon littéraire. « Le Sanglot de la Terre » est un pèlerinage poétique, une quête spirituelle où la langue devient un instrument pour sonder les abîmes de l’existence. L’écriture de Laforgue est à la fois exigeante et gratifiante, réservant des trésors d’émotion à ceux qui s’aventurent dans les dédales de sa prose.

 

 

COMPLAINTE DE L’ORGANISTE

DE NOTRE-DAME DE NICE

Voici que les corbeaux hivernaux

ont psalmodié parmi nos cloches,

les averses d’automne sont proches,

adieu les bosquets des casinos.

Hier, elle était encor plus blême,

et son corps frissonnait tout transi,

cette église est glaciale aussi !

Ah ! Nul ici-bas que moi ne l’aime.

Moi ! Je m’entaillerai bien le cœur,

pour un sourire si triste d’elle !

Et je lui en resterai fidèle

à jamais, dans ce monde vainqueur.

Le jour qu’elle quittera ce monde,

je vais jouer un miserere

si cosmiquement désespéré

qu’il faudra bien que Dieu me réponde !

Non, je resterai seul, ici-bas,

tout à la chère morte phtisique.

Berçant mon cœur trop hypertrophique

aux éternelles fugues de Bach.

Et tous les ans, à l’anniversaire

pour nous, sans qu’on se doute de rien,

je déchaînerai ce Requiem

que j’ai fait pour la mort de la Terre !

SOIR DE CARNAVAL

Paris chahute au gaz. L’horloge comme un glas

sonne une heure. Chantez ! Dansez ! La vie est brève,

tout est vain, — et, là-haut, voyez, la lune rêve

aussi froide qu’au temps où l’homme n’était pas.

Ah ! Quel destin banal ! Tout miroite et puis passe,

nous leurrant d’infini par le Vrai, par l’Amour ;

et nous irons ainsi, jusqu’à ce qu’à son tour

la terre crève aux cieux, sans laisser nulle trace.

Où réveiller l’écho de tous ces cris, ces pleurs,

ces fanfares d’orgueil que l’histoire nous nomme,

Babylone, Memphis, Bénarès, Thèbes, Rome,

ruines où le vent sème aujourd’hui des fleurs ?

Et moi, combien de jours me reste-t-il à vivre ?

Et je me jette à terre, et je crie et frémis,

devant les siècles d’or pour jamais endormis

dans le néant sans cœur dont nul Dieu ne délivre !

Et voici que j’entends, dans la paix de la nuit,

un pas sonore, un chant mélancolique et bête

d’ouvrier ivre mort qui revient de la fête

et regagne au hasard quelque ignoble réduit.

Oh ! La vie est trop triste, incurablement triste !

Aux fêtes d’ici-bas j’ai toujours sangloté :

« vanité, vanité, tout n’est que vanité ! »

– puis je songeais : où sont les cendres du Psalmiste ?

LA CHANSON

DU PETIT HYPERTROPHIQUE

C’est d’un’ maladie d’cœur

qu’est mort », m’a dit l’ docteur,

tir-lan-laire !

Ma pauv’ mère ;

et que j’irai là-bas,

fair’ dodo z’avec elle.

J’entends mon cœur qui bat,

c’est maman qui m’appelle !

On rit d’moi dans les rues.

De mes min’s incongrues

la-i-tou !

D’enfant saoul ;

ah ! Dieu ! C’est qu’à chaqu’ pas

j’étouff, moi, je chancelle !

J’entends mon cœur qui bat,

c’est maman qui m’appelle !

Aussi j’vais par les champs

sangloter aux couchants,

la-ri-rette !

C’est bien bête.

Mais le soleil, j’sais pas,

m’ semble un cœur qui ruisselle !

J’entends mon cœur qui bat,

c’est maman qui m’appelle !

Informations complémentaires

Poids 80 g
Dimensions 5 × 138 × 204 mm
Disponible

Oui

Genre

Poésie

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