L’Homme Plante

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L’Homme Plante – Julien Offray de la Mettrie

138 x 204 mm – 36 pages – Texte – Noir et blanc – Broché

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UGS : 9782355833779-1 Catégories : ,

Description

L’homme plante

Julien Offray de la Mettrie

Nous commençons à entrevoir l’uniformité de la Nature : ces rayons de lumière, encore faibles, sont dus à l’étude de l’histoire naturelle ; mais jusqu’à quel point va cette uniformité ?
Prenons garde d’outrer la Nature, elle n’est pas si uniforme qu’elle ne s’écarte souvent de ses lois les plus favorites : tâchons de ne voir que ce qui est sans nous flatter de tout voir : tout est piège ou écueil pour un esprit vain ou peu circonspect.
Pour juger de l’analogie qui se trouve entre les deux principaux règnes, il faut comparer les parties des plantes avec celles de l’Homme, et ce que je dis de l’Homme, l’appliquer aux animaux.
Il y a dans notre espèce, comme dans les végétaux, une racine principale et des racines capillaires. L’estomac, les entrailles, avec tout leur domaine vasculeux, forment l’une, et les veines lactées font les autres. Mêmes usages, mêmes fonctions partout. Par ces racines, la nourriture est portée dans toute l’étendue du corps organisé.
L’Homme n’est donc point un arbre renversé, dont le cerveau serait la racine, puisqu’elle résulte du seul concours des vaisseaux abdominaux qui sont les premiers formés ; du moins le sont-ils avant les téguments qui les couvrent et forment l’écorce de l’Homme.
Dans le germe de la plante, une des premières choses qu’on aperçoit, c’est la petite racine, ensuite la tige ; l’une descend, l’autre monte.
Les poumons sont nos feuilles. Elles suppléent à cette viscère dans les végétaux, comme il remplace chez nous les feuilles qui nous manquent. Si ces poumons des plantes ont des branches c’est pour multiplier leur étendue et qu’en conséquence il y entre plus d’air ; ce qui fait que les végétaux, et surtout les arbres, en respirent en quelque sorte plus à l’aise. Qu’avions-nous besoin de feuilles et de rameaux ? La quantité de nos vaisseaux et de nos vésicules pulmonaires est si bien proportionnée à la masse de notre corps, à l’étroite circonférence qu’elle occupe, qu’elle nous suffit. C’est un grand plaisir d’observer ces vaisseaux et la circulation qui s’y fait, principalement dans les amphibies !
Mais quoi de plus ressemblant que ceux qui ont été découverts et décrits par les Harvées de la botanique !
Ruysch, Boerhaave, etc. ont trouvé dans l’Homme la même nombreuse suite de vaisseaux, que Malpigni, Loewenhoeck, Van Royen dans les plantes. Le cœur bat-il dans tous les animaux ? Enfle-t-il leurs veines de ces ruisseaux de sang qui portent dans toute la machine le sentiment et la vie ? La chaleur, cet autre cœur de la nature, ce feu de la Terre et du Soleil, qui semble avoir passé dans l’imagination des poètes qui l’ont peint ; ce feu, dis-je, fait également circuler les jus dans les tuyaux des plantes, qui transpirent comme nous. Quelle autre cause en effet pourrait faire tout germer, croître, fleurir et multiplier dans l’Univers ?
L’air paraît produire dans les végétaux les mêmes effets qu’on attribue avec raison dans l’Homme à cette subtile liqueur des nerfs, dont l’existence est prouvée par mille expériences.
C’est cet élément, qui par son irritation et son ressort fait quelquefois s’élever les plantes au-dessus de la surface des eaux, s’ouvrir et se fermer, comme on ouvre et ferme la main : phénomène dont la considération a peut-être donné lieu à l’opinion de ceux qui ont fait entrer l’éther dans les esprits animaux, auxquels ils seraient mêlés dans les nerfs.
Si les fleurs ont leurs feuilles, ou pétales, nous pouvons regarder nos bras et nos jambes, comme de pareilles parties. Le nectarium qui est le réservoir du miel dans certaines fleurs, telles que la tulipe, la rose, etc. est celui du lait dans la plante femelle de notre espèce, lorsque le mâle le fait venir. Il est double, et a son siège à la base latérale de chaque pétale, immédiatement sur un muscle considérable, le grand pectoral.
On peut regarder la matrice vierge, ou plutôt non grosse, ou, si l’on veut, l’ovaire, comme un germe qui n’est point encore fécondé. Le stylus de la femme est le vagin ; la vulve, le mont de Vénus avec l’odeur qu’exhalent les glandes de ces parties, répondent au stigma : et ces choses, la matrice, le vagin et la vulve forment le pistil nom que les botanistes modernes donnent à toutes les parties femelles des plantes.
Je compare le péricarpe à la matrice dans l’état de grossesse, parce qu’elle sert à envelopper le fœtus. Nous avons notre graine, comme les plantes, et elle est quelquefois fort abondante. Mauriceau parle d’une femme qui accoucha de cinq enfants ; on demanda à son mari, pourquoi il n’avait pas fait le sixième ; il dit que le pied lui avait glissé dans l’action.

Informations complémentaires

Poids 80 g
Dimensions 5 × 138 × 204 mm
Disponible

Oui

Genre

Théâtre

Version papier ou numérique ?

Version numérique (Epub), Version papier

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