Hommage à notre ami Jean-Philippe Goldschmidt.

Nous insérons cette courte réplique dans notre hommage, en souvenir des soirées passées à rire ensemble devant,
entre autres films, La Grande Vadrouille, de G. Oury

Il était fort en gueule, colérique, érudit et grand gourmand ; insatiable lecteur, il aimait Victor Hugo et aussi Flaubert dont il affectionnait leur 8 mai commun ; il avait une mémoire insondable, ce qui, pour un professeur d’Histoire-Géographie agrégé lui conférait une aura particulière mais il était surtout et avant-tout notre Ami.

Infatigable, même au plus fort de sa maladie, il n’aura eu de cesse que nous partagions les connaissances d’une idée commune entre nous, de la culture et de la pensée française, jamais très loin d’une certaine Allemagne meurtrie, pays de son père.

Traduisant scrupuleusement, non sans bons moments entrecoupés de fous-rires, le livret de R.Wagner, Tristan et Isolde qui devait s’inscrire dans un vaste ouvrage consacré à la légende quasi mythologique de Tristan et Iseult mais qui ne put aboutir, rédigeant avec cette verve qui lui était propre une préface au texte de Victor Hugo sur Napoléon le Petit, dressant des topos historico-géographiques d’un nouveau concept liés à son amour de l’Antiquité romaine, à son goût de l’Histoire et du présent… il a été un allié sans faille.

« Le Grand Boulamatari l’a finalement mangé » durant une nuit de ce février, sans faire de bruit, dans un affreux silence survenu quelques jours plus tôt. Il a rejoint le panthéon que nous avions dressé ensemble durant nos interminables discussions, en hommage à nos illustres disparus dont nous citions si plaisamment les noms et les œuvres : J. Le Goff… Rabelais… D’Aubigné…Voltaire… Aragon… Hugo… Louise Michel… Jean de la Fontaine et Charles Péguy… la liste est longue et rassurante à laquelle il participe maintenant et tant que les mémoires bienveillantes dureront.

 

Publié initialement le 6 mars 2017

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