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Vue des Cordillères et monuments des peuples indigènes de l’Amérique – Tome 2

Alexandre de Humboldt

138 x 204 mm – 172 pages – Texte – Noir et blanc – Broché

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UGS : 9782355833298 Catégories : , , ,

Description

“Vue des Cordillères et monuments des peuples indigènes de l’Amérique” d’Alexandre de Humboldt se dresse comme un monument intellectuel, un témoignage inestimable de l’expédition scientifique menée par ce naturaliste et explorateur allemand au début du XIXe siècle. Publié entre 1810 et 1813, cet ouvrage offre une exploration exhaustive des territoires inexplorés des Cordillères, alliant rigueur scientifique et respect pour les cultures indigènes.

Humboldt, précurseur de la géographie physique et de l’écologie, a conçu cette œuvre comme un récit visuel et textuel de ses voyages à travers les régions montagneuses de l’Amérique latine. Les planches magnifiquement illustrées qui accompagnent le texte rendent hommage à la richesse culturelle et à la diversité géographique des régions explorées.

Le texte lui-même va au-delà de la simple narration des découvertes géographiques, architecturales et artistiques. Humboldt, érudit éclairé, a consigné des observations détaillées sur les coutumes, les langues et les traditions des peuples indigènes rencontrés au cours de son expédition. Son approche respectueuse envers ces cultures autochtones offre une contribution précieuse à l’ethnographie naissante de l’époque.

L’œuvre d’Humboldt, grâce à sa précision scientifique, sa portée multidisciplinaire et son engagement envers la préservation de la diversité culturelle, demeure un pilier fondamental de la littérature scientifique et ethnographique. “Vue des Cordillères et monuments des peuples indigènes de l’Amérique” transcende son époque pour constituer un patrimoine intellectuel précieux, invitant les lecteurs à explorer les profondeurs des territoires et des cultures qu’Humboldt a si brillamment documentés.

 

 

Nous venons de voir que les Mexicains, les Japonais, les Tibétains et plusieurs autres nations de l’Asie centrale, ont suivi le même système dans la division des grands cycles, et dans la dénomination des années qui les composent. Il nous reste à examiner un fait qui intéresse plus directement l’histoire des migrations des peuples, et qui paraît avoir échappé jusqu’ici aux recherches des savants. Je crois pouvoir prouver qu’une grande partie des noms par lesquels les Mexicains désignaient les vingt jours de leurs mois, sont ceux des signes d’un zodiaque usité depuis la plus haute antiquité chez les peuples de l’Asie orientale. Pour faire voir que cette assertion est moins hasardée qu’elle ne le paraît d’abord, je vais réunir dans un seul tableau 1° les noms des hiéroglyphes mexicains tels qu’ils nous ont été transmis par tous les auteurs du seizième siècle ; 2° les noms des douze signes du zodiaque tartare, tibétain et japonais ; 3° les noms des nakchatras ou maisons lunaires du calendrier des Hindous. J’ose me flatter que ceux de mes lecteurs qui auront examiné attentivement ce tableau comparatif, s’intéresseront aux discussions dans lesquelles nous devons entrer sur les premières divisions du zodiaque.

Depuis les temps les plus reculés, les peuples de l’Asie connaissaient deux divisions de l’écliptique, l’une en vingt-sept ou vingt-huit maisons ou préfectures lunaires, l’autre en douze parties. C’est à tort qu’on a avancé que cette dernière division ne se trouvait que chez les Égyptiens. Les monuments les plus anciens de la littérature indienne, les ouvrages de Calidas et d’Amarsinh, font mention à la fois des douze signes du zodiaque et des vingt-sept campagnes de la lune. D’après ce que nous savons sur les communications qui, plusieurs milliers d’années avant notre ère, ont eu lieu entre les peuples de l’Éthiopie, de la Haute-Égypte et de l’Hindoustan, il n’est pas permis de regarder comme appartenant exclusivement aux Égyptiens, tout ce que ces derniers ont transmis aux peuples de la Grèce.

La division de l’écliptique en vingt-sept ou vingt-huit maisons lunaires, est probablement plus ancienne que la division en douze parties, qui se rapporte au mouvement annuel du Soleil. Des phénomènes qui se répètent toutes les lunaisons dans le même ordre, fixent bien plus l’attention des hommes que des changements de position, dont le cycle n’est achevé que dans l’espace d’un an. La Lune étant presque placée dans chaque lunaison, près des mêmes étoiles, il paraît naturel qu’on ait donné des noms particuliers aux vingt-sept ou vingt-huit constellations qu’elle parcourt dans une révolution synodique. Peu à peu les noms de ces constellations ont passé aux jours lunaires mêmes et cette liaison apparente entre le signe et le jour est devenue la base principale des calculs chimériques de l’astrologie.

En examinant attentivement les noms que les nakchatras, ou hôtelleries lunaires, portent dans l’Hindoustan, on y reconnaît non seulement presque tous les noms du zodiaque tartare et tibétain, mais aussi ceux de plusieurs constellations qui sont identiques avec les signes du zodiaque grec. Chaque nakchatras a 13° 20′, et 2 1/4 nakchatras correspondent à un de nos signes. Le tableau suivant rend assez probable que le zodiaque solaire a tiré son origine du zodiaque lunaire, et que les douze signes du premier ont été choisis en grande partie parmi les vingt-sept nakchatras.

MAISONS LUNAIRES
SIGNES (dodecatemoria) DU ZODIAQUE

Rat / Rat, verseau.

Gazelle / Bœuf, capricorne.

Flèche, arc / Tigre, sagittaire.

Queue de lion / Lion.

Fléau de balance / Dragon, balance.

Serpent / Serpent, vierge.

Cheval / Cheval.

Chèvre / Brebis, cancer.

Singe / Singe, gémeaux.

Aigle / Oiseau, taureau.

Queue de chien / Chien, bélier.

Poisson / Pourceau, poisson.

Dans le ciel arabe, le baudrier d’Orion est désigné sous le nom de fléau de balance, Mican et il paraît d’autant plus remarquable qu’une station lunaire des Hindous porte la même dénomination que, depuis la découverte du zodiaque de Tentyra, on a élevé des doutes sur l’ancienneté de la constellation de la balance. On ne saurait nier que les signes qui composent le zodiaque égyptien, chaldéen et grec, sont connus dans l’Inde depuis les temps les plus reculés et il est probable que, lorsque Jules César ajouta la balance au zodiaque romain, il le fit en suivant les conseils de l’astronome Sosigènes qui, né en Égypte, ne pouvait pas ignorer les divisions de l’écliptique usitées dans l’Orient. On n’a pas besoin d’ailleurs, de jeter des doutes sur la haute antiquité du signe de la balance, pour infirmer l’hypothèse hasardée d’après laquelle un temple de la Haute-Égypte a été construit plus de quatre mille ans avant notre ère.

Frappé de l’analogie qui existe entre les dénominations des nakchatras et celles de plusieurs signes du zodiaque tibétain et grec, j’ai examiné si les constellations, qui portent le même nom, répondaient aux mêmes points du ciel. Cette correspondance n’a pas lieu, soit que l’on suppose que le premier nakchatras, connu sous la dénomination de cheval, est le cheval du zodiaque tibétain et par conséquent le lion du zodiaque grec, soit que l’on admette avec MM. Jones et Colbrooke que l’origine des nakchatras est placée dans le signe du bélier qui est le chien du zodiaque tibétain. Cette dernière hypothèse n’offrirait quelque probabilité que dans le cas où les hôtelleries lunaires auraient été comptées contre l’ordre des signes : alors les six nakchatras, désignés par les noms de deux faces, de trois empreintes des pieds de Vichnou, de la queue du lion, du feston de feuilles, de la flèche et de la tête de gazelle, auraient représenté nos signes gémeaux, écrevisse, lion, vierge, sagittaire et capricorne. Mais dans aucune des suppositions que nous venons d’indiquer, la balance, le lion et le bélier ne se trouvent placés dans l’éloignement réciproque qui leur convient. D’après les savantes recherches des membres de la société de Calcutta, les nakchatras aswini, cheval ; pushia, flèche, et mula, queue de lion, répondent à a. du bélier, d de l’écrevisse, et z du scorpion du zodiaque grec, ou au chien, à la brebis et au lièvre du zodiaque tartare et tibétain.

Il peut paraître extraordinaire au premier abord, qu’en formant des vingt-sept ou vingt-huit signes du zodiaque lunaire les douze signes du zodiaque solaire, les peuples aient conservé les noms d’un grand nombre de constellations, sans avoir égard à leur position absolue et à l’ordre dans lequel elles se suivent, mais il ne faut pas en conclure que l’analogie frappante qu’offrent douze nakchatras avec autant de signes du zodiaque tibétain et grec, soit purement accidentelle. Comme les dénominations des maisons lunaires ont passé peu à peu aux jours mêmes, on conçoit qu’elles étaient devenues familières au peuple qui ignorait sans doute la position des étoiles dont se composent les divisions de l’écliptique. Il se pourrait que des nations, retombées dans la barbarie n’eussent conservé qu’une réminiscence confuse des noms des nakchatras, et qu’en réformant leur calendrier elles eussent choisi parmi ces noms ceux des signes du zodiaque solaire, sans suivre l’ordre anciennement adopté. Il se pourrait aussi, et j’incline à donner la préférence à cette dernière opinion, que le zodiaque composé de douze signes eut tiré son origine d’un ancien zodiaque lunaire, dans lequel les nakchatras étaient placés selon un ordre plus analogue à celui que nous remarquons aujourd’hui dans les dodecatemoria des peuples du Tibet et de la Tartarie. En effet, les divisions de l’écliptique que sir William Jones, Colbrooke et Sonnerat ont fait connaître, diffèrent essentiellement entre eux. La flèche qui selon un auteur indien, est le huitième nakchatras, n’est que le vingt troisième d’après un autre auteur. Nous verrons même plus bas en parlant d’un bas-relief romain décrit par Bianchini, que dans l’Orient il existait jadis des zodiaques solaires qui avaient les mêmes signes, mais placés dans un ordre différent. De plus, le retour du Soleil des tropiques vers l’équateur et le phénomène de l’égale durée des jours et des nuits, devaient engager les hommes à faire de grands changements aux figures des nakchatras, lorsqu’ils en employèrent une partie pour former le zodiaque solaire.

Informations complémentaires

Poids 250 g
Dimensions 15 × 138 × 204 mm
Disponible

Oui

Genre

Théâtre

Version papier ou numérique ?

Version numérique (Epub ou PDF), Version papier

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