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Voyages aux régions équinoxiales du nouveau continent – Tome 11 – La Havanne

A. de Humboldt, A. Bonpland

138 x 204 mm – 170 pages – Texte – Noir et blanc – Broché

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UGS : 9782355833182 Catégories : , ,

Description

“Voyages aux régions équinoxiales du Nouveau Continent” est une œuvre majeure de Alexandre de Humboldt, naturaliste et explorateur allemand.

Publiée entre 1805 et 1834, elle relate les expéditions scientifiques et géographiques qu’il a menées avec Aimé Bonpland en Amérique du Sud, en Amérique centrale et au Mexique, de 1799 à 1804. Humboldt y décrit avec précision la faune, la flore, les paysages, les peuples et les cultures qu’il a rencontrés, ainsi que les phénomènes naturels qu’il a observés. Il y expose aussi ses réflexions sur la politique, l’histoire, l’économie et la société des régions visitées. Il y développe une vision globale et interdisciplinaire de la nature, fondée sur l’observation empirique et le raisonnement scientifique. Il y manifeste aussi son admiration pour la beauté et la diversité du monde vivant, ainsi que son souci de la préservation de l’environnement.

Voyages aux régions équinoxiales du Nouveau Continent est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature de voyage et comme un ouvrage fondateur de la géographie moderne, de l’écologie et de l’ethnologie.

 

À l’est de La Havane, les formations secondaires sont percées d’une manière très remarquable par des roches synéitiques et d’euphotide1 réunies en groupe. Le fond méridional de la baie, de même que la partie septentrionale (les collines du Morro et de la Cabana), sont de calcaire jurassique mais sur le bord oriental des deux Ensenadas de Regla et de Guanabacoa, tout le terrain est de transition. En allant du nord au sud on y voit au jour, d’abord près de Marimelena, de la syénite composée de beaucoup d’amphibole, en partie décomposée, de peu de quartz et d’un feldspath blanc rougeâtre rarement cristallisé. Cette belle syénite dont les strates sont inclinés au nord-ouest, alternent deux fois avec de la serpentine. Les couches de serpentine intercalée ont trois toises (≈ 6 m) d’épaisseur. Plus au sud, vers Regla et Guanabacoa, la syénite disparaît et tout le sol est couvert de serpentine qui s’élève en collines de 30 à 40 toises (≈ 59 à 78 m) de haut, dirigées de l’est à l’ouest. Cette roche est très fendillée, extérieurement gris-bleuâtre, couverte de dendrites de manganèse, intérieurement vert de poireau et vert d’asperge, traversée par de petits filons d’asbeste. Elle renferme non du grenat ou de l’amphibole, mais du diallage métalloïde disséminé dans la masse. La serpentine a la cassure tantôt esquilleuse, tantôt conchoïde. C’était la première fois que je trouvai le diallage métalloïde sous les tropiques. Plusieurs blocs de serpentine ont des pôles magnétiques, d’autres sont d’une texture si homogène et d’un éclat si gras que de loin on serait tenté de les prendre pour du pechstein (résinite). Il serait à désirer qu’on employât ces belles masses dans les arts comme on fait en plusieurs parties de l’Allemagne. Lorsqu’on s’approche de Guanabacoa, on trouve la serpentine traversée de filons de 12-14 pouces d’épaisseur et remplis de quartz fibreux, d’améthyste et de superbes calcédoines mamelonnées et stalactiformes ; peut-être y rencontrera-t-on aussi un jour, de la chrysoprase. Au milieu de ces filons paraissent quelques pyrites cuivreuses qu’on dit accompagnées de cuivre gris argentifère. Je n’ai pas trouvé de trace de ce cuivre gris : il est probable que c’est le diallage métalloïde qui a donné aux Cerros de Guanabacoa la réputation de richesses en or et en argent qu’ils ont depuis des siècles. Le pétrole2 suinte dans quelques endroits, des fissures de la serpentine. Les sources d’eau y sont très fréquentes et contiennent un peu d’hydrogène sulfuré : elles déposent de l’oxyde de fer. Les Banos de Bareto sont très agréables, mais d’une température qui diffère peu de celle de l’atmosphère. La constitution géognostique de ce groupe de roches serpentineuses mérite par son isolement même, par ses filons, par ses liaisons avec la syénite et son soulèvement à travers des formations coquillères, une attention particulière. Un feldspath à base de soude (feldspath compacte) forme avec le diallage, l’euphotide  ; et la serpentine, avec l’hypersthène, l’hypersthénite ; avec l’amphibole, la diorite ; avec le pyroxène, la dolérite et le basalte ; avec le grenat, l’éclogite.3 Ces cinq roches dispersées sur le globe entier, chargées de fer oxydulé et titane, ont probablement une origine semblable. Dans les euphotides, il est aisé de distinguer deux formations, l’une est dépourvue d’amphibole, même lorsqu’elle alterne avec des roches amphiboliques (Joria en Piémont, Regla dans l’île de Cuba), très riche en serpentine pure, en diallage métalloïde, et quelquefois en jaspe (Toscane, Saxe) ; l’autre, fortement chargée d’amphibole, faisant souvent passage à la diorite,4 n’offre pas de jaspe en couches et renferme quelquefois de riches filons de cuivre (Silésie, Mussinet dans le Piémont, Pyrénées, Parapara dans le Venezuela, Copper-Mountains de l’Amérique Septentrionale). C’est cette dernière formation d’euphotide qui, par son mélange avec la diorite, se lie elle-même à l’hypersthénite dans laquelle, en Écosse et en Norvège, se développent parfois de véritables couches de serpentine. On n’a pas découvert jusqu’ici dans l’île de Cuba, des roches volcaniques d’une époque plus récente, par exemple des trachytes, des dolérites et des basaltes. J’ignore même si on les trouve dans le reste des Grandes-Antilles, dont la constitution géognostique diffère essentiellement de celle de la série d’îles calcaires et volcaniques, qui se prolonge de la Trinité aux îles Vierges. Les tremblements de terre moins funestes en général à Cuba qu’à Porto Rico et Haïti, se font le plus sentir dans la partie orientale, entre le cap Maysi, Santiago de Cuba et la Ciudad de Puerto Principe. C’est peut-être vers ces régions que s’étend latéralement l’action d’une crevasse que l’on croit traverser la langue de terre granitique entre le Port-au-Prince et le cap Tiburon et sur laquelle en 1770, des montagnes entières se sont écroulées.5

La texture caverneuse des formations calcaires (soboruco) que nous venons de décrire, la grande inclinaison de leurs bancs, le peu de largeur de l’île, la fréquence et le déboisement des plaines, la proximité des montagnes, là où elles forment une chaîne élevée sur la côte méridionale, peuvent être considérés comme les causes principales du manque de rivières et de la sécheresse qu’éprouve surtout la partie occidentale de Cuba. Sous ce rapport, Haïti, la Jamaïque et plusieurs des Petites-Antilles qui renferment des pitons volcaniques couverts de forêts, sont plus favorisés par la nature.6 Les terrains les plus célèbres par leur fertilité sont ceux des districts de Xagua, de Trinidad, de Matanzas et du Mariel. La vallée des Guines ne doit sa réputation qu’à des arrosements artificiels (zanjas de riego). Malgré cette absence de grandes rivières et l’inégale fécondité du sol, l’île de Cuba, par sa surface ondulée, sa verdure toujours renaissante et la distribution des formes végétales, offre, à chaque pas, le paysage le plus varié et le plus agréable. Deux arbres à grandes feuilles coriaces et lustrées, le Mammea et le Calophyllum Calaba, cinq espèces de palmiers (la Palma real ou Oreodoxa régia, le Cocotier commun, le Cocos crispa, le Corypha Miraguama et le C. maritima) et de petits arbustes constamment chargés de fleurs, ornent les collines et les savanes. Le Cecropia peltata marque les endroits humides. On serait tenté de croire que toute l’île a été dans l’origine une forêt de palmiers, de citronniers et d’orangers sauvages. Ces derniers, à très petits fruits, sont probablement antérieurs à l’arrivée des Européens7 qui ont porté les agrumi des jardins ; ils excèdent rarement 10 à 15 pieds de hauteur. Le plus souvent le citronnier et l’oranger ne sont pas mêlés et, en défrichant le sol par le moyen du feu, les nouveaux colons distinguent la qualité des terrains selon qu’ils sont couverts de l’un ou de l’autre de ces agroupements de plantes sociales ; ils préfèrent le sol du naranjal à celui qui produit le petit citronnier (limon). Dans un pays où les ateliers de sucre ne sont pas encore assez généralement perfectionnés pour n’employer aucun autre comestible que la bagasse (canne à sucre sèche), cette destruction progressive (desmonte) des petits bois est une véritable calamité. L’aridité du sol augmente à mesure qu’on le dépouille des arbres qui lui servaient d’abri contre les ardeurs du Soleil, et dont les feuilles rayonnant le calorique contre un ciel toujours serein, causent dans l’air refroidi, une précipitation de la vapeur aqueuse.

Parmi le très petit nombre de rivières dignes d’attention, on peut citer le Rio de Guines qu’en 1798 on voulut unir au canal de petite navigation qui devait traverser l’île dans le méridien de Batabano ; le Rio Armendaris ou Chorrera, dont les eaux sont conduites à La Havane par le Zanja de Antoneli ; Rio Cauto, au nord de la ville de Bayamo ; le Rio Maximo qui naît à l’est de Puerto Principe ; le Rio Sagua Grande, près de Villa Clara ; le Rio de Las Palmas, qui débouche vis-à-vis Cayo Galindo ; les petites rivières de Jaruco et de Santa Cruz, entre Guanabo et Matanzas, navigables à quelques milles de leurs embouchures et fa-vorisant l’embarquement des caisses de sucre  ; Rio San Antonio qui, comme plusieurs autres s’engouffre dans des cavernes de la roche calcaire ; le Rio Guaurabo à l’ouest du port de Trinidad, et le Rio de Galafre, dans le district fertile de Filipinas, qui se jette dans la Laguna de Cortez. Les sources les plus abondantes naissent sur la côte méridionale, où, depuis Xagua jusqu’à Punta de Sabina, sur une longueur de 46 lieues, le terrain est extrêmement marécageux. L’abondance des eaux qui s’infiltrent par les fentes de la roche stratifiée est telle que, par l’effet d’une pression hydrostatique, l’eau douce, loin des côtes, sourdit au milieu des eaux salées. La juridiction de La Havane n’est pas des plus fertiles, et le peu de plantations de sucre qui avoisinaient la capitale ont fait place à des fermes à bétail (potreros) et à des champs de maïs et de fourrages dont les profits sont très considérables, à cause de la consommation de la capitale. Les agriculteurs de l’île de Cuba distinguent deux sortes de terres souvent mêlées comme les cases d’un damier, la terre noire (negra ou prieta) qui est argileuse et chargée d’humus, et la terre rouge (bermeja) plus siliceuse et mêlée d’oxyde de fer. Quoique généralement on préfère la tierra negra comme conservant mieux l’humidité pour la culture de la canne à sucre, et la tierra bermeja à la culture du cafier, beaucoup de plantations de sucre sont cependant établies sur le sol rouge.

Le climat de La Havane est celui qui correspond à la limite extrême de la zone torride : c’est un climat tropical dans lequel une distribution plus inégale de la chaleur entre les différentes parties de l’année annonce déjà le passage aux climats de la zone tempérée. Calcutta (lat. 22° 34’ N.), Canton (lat. 23° 8’ N.), Macao (lat. 220 12’ N.), La Havane (lat. 28° 9’ N.), et Rio Janeiro (lat. 22° 54’ S.) sont des endroits auxquels leur position, au niveau de l’Océan et près des tropiques du Cancer et du Capricorne, par conséquent à égale distance de l’équateur, donne une grande importance pour l’étude de la météorologie. Cette étude ne peut avancer que par la détermination de certains éléments numériques qui sont la base indispensable des lois que l’on cherche à découvrir. Comme l’aspect de la végétation est identique vers les bords de la zone torride et sous l’équateur, on s’accoutume à confondre vaguement les climats des deux zones comprises entre 0° et 10°, et entre 15° et 23° de latitude. La région des palmiers, des bananes et des graminées arborescentes s’étend même bien au-delà des deux tropiques : mais il serait dangereux (comme on l’a fait récemment lors de la mort du docteur Oudney, en discutant l’élévation du sol à laquelle la glace a pu se former dans le royaume de Bornou) d’appliquer ce que l’on a observé à l’extrémité de la zone tropicale à ce qui peut avoir lieu dans les plaines voisines de l’équateur. C’est pour rectifier ces erreurs qu’il est important de bien faire connaître les températures moyennes de l’année et des mois, comme les oscillations thermométriques en différentes saisons, sous le parallèle de La Havane et de prouver par une comparaison exacte avec d’autres points également éloignés de l’équateur, par exemple avec Rio Janeiro et Macao, que les grands abaissements de température observés à l’île de Cuba sont dus à l’irruption et au déversement des couches d’air froid qui se portent des zones tempérées vers les tropiques du Cancer et du Capricorne. La température moyenne de La Havane est, d’après quatre années de bonnes observations, 25,7° (20,6° R.), seulement de 2° cent supérieure à celle des régions de l’Amérique les plus rapprochées de l’équateur.8 La proximité de la mer élève sur les côtes, la température moyenne de l’année ; mais dans l’intérieur de l’île, là où les vents du nord pénètrent avec la même force et où le sol s’élève à la petite hauteur de 40 toises (≈ 78 m),9 la température moyenne n’atteint que 23° (18,4° R.) et ne surpasse pas celles du Caire et de toute la Basse-Égypte. Les différences entre la température moyenne du mois le plus chaud et le mois le plus froid s’élèvent, dans l’intérieur de l’île, à 12° ; à La Havane sur les côtes, à 8° ; à Cumana à peine à 3°. Les mois les plus chauds, juillet et août, atteignent, à l’île de Cuba, 28,8°, peut-être même 29,5° de température moyenne, comme sous l’équateur. Les mois les plus froids sont décembre et janvier : leur température moyenne est, dans l’intérieur de l’île, 17° ; à La Havane, 21°, c’est-à-dire 5° à 8° au-dessous des mêmes mois, sous l’équateur, mais encore 3° au-dessus du mois le plus chaud à Paris. Quant aux températures extrêmes10 qu’atteint le thermomètre centigrade à l’ombre, on observe, vers la limite de la zone torride, ce qui caractérise les régions les plus rapprochées de l’équateur (entre 0° et 10° de lat. bor. et austr.) ; le thermomètre qui a été vu à Paris à 38,4° (30,7° R.) ne monte à Cumana, qu’à 33° ; à la Veracruz il n’a été en treize ans, qu’une seule fois à 32° (25,6° R.)  ; à La Havane, M. Ferrer ne l’a vu osciller en trois ans (1810-1812), qu’entre 16° et 30°. M. Robredo dans les notes manuscrites que je possède, cite comme une chose remarquable que la température, en 1801, s’est élevée à 34,4° (27,5° R.) ; tandis qu’à Paris, d’après les recherches curieuses de M. Arago, les extrêmes de température, entre 36,7° et 38° (29,4° et 30,7° R.), ont été atteints quatre fois en dix ans (de 1793 à 1803). Le grand rapprochement des deux époques où le Soleil passe par le zénith des lieux situés vers l’extrémité de la zone torride, rend souvent très intenses les chaleurs du littoral de Cuba et de tous les endroits compris entre les parallèles de 20° et 23° 1/2, moins pour des mois entiers que pour un groupe de quelques jours. Année commune, le thermomètre ne monte pas en août, au-delà de 28° à 30° : j’ai vu qu’on se plaignait d’une excessive chaleur, lorsqu’il s’élevait à 31° (24,8° R.). L’abaissement de la température hivernale à 10° ou 12° est déjà assez rare mais lorsque le vent du nord souffle pendant plusieurs semaines et qu’il amène l’air froid du Canada, on voit quelquefois dans l’intérieur de l’île, dans la plaine et à très peu de distance de La Havane, se former de la glace pendant la nuit.11 D’après les observations de MM. Wells et Wilson, on peut admettre que le rayonnement du calorique produit cet effet lorsque le thermomètre se soutient encore à 5° et même à 9° au-dessus du point de la congélation ; mais M. Robredo m’a assuré avoir vu le thermomètre à zéro même. Cette formation d’une glace épaisse presque au niveau de la mer, dans un lieu qui appartient à la zone torride, frappe d’autant plus le physicien, qu’à Caracas (lat. 10° 31’) et à 477 toises (≈ 930 m) de hauteur, l’atmosphère ne se refroidit pas au-dessous de 11° et que plus près de l’équateur, il faut monter à 1 400 toises (≈   2 730 m) de hauteur pour voir se former de la glace.12 Il y a plus encore : entre La Havane et Saint-Domingue, entre le Batabano et la Jamaïque, il n’y a qu’une différence de 4° ou 5° de latitude ; et à Saint-Domingue, à la Jamaïque, à la Martinique et à la Guadeloupe les minima de température dans les plaines13 sont de 18,5° à 20,5°.

Il sera intéressant de comparer le climat de La Havane avec celui de Macao et de Rio Janeiro, deux endroits dont l’un est également placé près des bords de la zone torride boréale, mais sur la côte orientale de l’Asie, et l’autre sur une côte orientale d’Amérique, vers l’extrémité de la zone torride australe. Les températures moyennes de Rio Janeiro sont déduites de 3 500 observations faites par M. Renito Sanchez Dorta ; celles de Macao, de 1 200 observations que M. l’abbé Richenet a bien voulu me communiquer. 14

Températures moyennes de l’année : Havane lat. 23° 9’ N. : 25,7° – Macao lat. 22° 12’ N. : 23,3° – Rio Janeiro lat. 22° 54’ S. : 23,5°

Du mois le plus chaud : Havane lat. 23° 9’ N. : 28,8° – Macao lat. 22° 12’ N. : 28,4° – Rio Janeiro lat. 22° 54’ S. : 27,2°

Du mois le plus froid : Havane lat. 23° 9’ N. : 21,1° – Macao lat. 22° 12’ N. : 16,6° – Rio Janeiro lat. 22° 54’ S. : 20,0°

1On a publié à La Havane (Patriota Americano, 1812, Tom. II, p. 29), une description succincte de ce groupe que j’avais rédigée en espagnol en 1804, sous le titre de Noticia mineralogica del Cerro de Guanabacoa communicada al Ex. Sr Marques de Someruelos, Capitan General de la Isla de Cuba.

2Existe-t-il dans la baie de La Havane quelque autre source de pétrole que celle de Guanabacoa, ou doit-on admettre que la source de betun liquido qui servit à Sébastien de Ocampo en 1508, au calfatage de ses vaisseaux, soit tarie ? C’est cependant cette source qui fixa l’attention d’Ocampo sur le port de La Havane lorsqu’il lui donna le nom de Puerto de Carenas. On assure qu’on trouva aussi dans la partie orientale de l’île, des sources abondantes de pétrole (manantialis de betun y chapapote) entre Holguin et Mayari et sur la côte de Santiago de Cuba. Récemment on a découvert, près de la Punta Icacos, un îlot (Siguapa) qui ne montre au jour que du bitume solide terreux. Cette masse rappelle l’asphalte de Valorbe dans le Calcaire du Jura. La formation de serpentine de Guanabacoa est-elle répétée près de Bahia Honda, dans le Cerro del Rubi ? Les collines de Regla et de Guanabacoa offrent aux botanistes, au pied de quelques palmiers épars : Jatropha penduræfolia, J. integerrima Jacq., J. fragrans, Petiveria alliacea, Pisonia loranthoïdes, Lautana involucrata, Russelia sarmentosa, Ehrelia havanensis, Cordia globosa, Convolvulus pinnatifidus, C. calycinus, Bignonia lepidota, Lagascea mollis Cav., Malpighia cubensis, Triopteris lucida, ZantlioxylumPterota, Myrtus tuberculata, Mariscus havanensis, Andropogon avenaceus Schrad., Olyra latifolia, Chloris cruciata et un grand nombre de Banisteria, dont les fleurs dorées embellissent le paysage. (Voyez notre Florula Cubæ Insulæ dans les Nov. Genera et Spec., Tom. VII, p. 467).

3Reuthberg, près Dôlau (Bareuth) ; Saualpe (Styrie).

4Sur une serpentine qui suit comme une pénombre, des filons de grünstein (diorite) près du Lac Clunie, dans le Pertshire. Voyez Mac Culloch, dans Edinb. Journ. of Science, 1824, July, p. 3-16. Sur un filon de serpentine et les altérations qu’il produit, sur les rives du Carity, près West-Balloch en Forfarshire, voyez Charles Lyell, l. c., Vol. III, p. 45.

5Dupuget, dans le Journal des mines, VI, p. 58, et Léopold de Buch, Phys. Beschr., der Canar. Inseln, 1826, p.403.

6Hist. phys. des Antilles, Tom. I, p. 44, 118, 287, 295, 300.

7Voyez mon Essai polit., Tom. II, p. 415. Les habitants les plus éclairés de l’île rappellent avec raison que les orangers cultivés venus d’Asie conservent la grandeur et toutes les propriétés de leurs fruits lorsqu’ils deviennent sauvages. (C’est aussi l’opinion de M. Gallesio, Traité du Citrus, p. 32). Les Brésiliens ne doutent pas que la petite orange amère qui porte le nom de laranja do terra, et que l’on trouve sauvage loin des habitations de l’homme, ne soit d’origine américaine (Caldeleugh, Travels in South Amer., Tom. I, p. 25).

8Temp. moy. de Cumana (lat. 10° 27’) 27,7° cent. On assure que même dans les Petites-Antilles par 13° et 16° de latitude, on trouve pour la Guadeloupe 27,5° ; pour la Martinique, 27,2° pour la Barbade, 26,3°. Hist. phys. des Antilles, Tom. I, p. 186.

9À peine 6 toises de plus que la hauteur de Paris (premier étage de l’Observatoire royal) au-dessus du niveau de la mer.

10 M. Lachenaie assure avoir vu monter en 1800 le thermomètre centésimal, à l’ombre (à Sainte-Rose, dans l’île de la Guadeloupe) à 39,3° mais on ignore si son instrument était exact et libre des effets du rayonnement. À la Martinique, les extrêmes sont 20° et 35°.

11Ce froid accidentel avait déjà frappé les premiers voyageurs. « En Cuba, dit Gomara, algo se siente el frio ». Hist. de Ind. fol. XXVII.

12On n’en voit pas même encore à Quito (1 490 t.), situé dans une vallée étroite, où un ciel souvent brumeux diminue la force du rayonnement.

13L’observation de 18,5° est de M. Hapel Lachenaie. M. Le Dru assure aussi n’avoir vu le thermomètre descendre à Portorico qu’à 18,7° ; mais il croit qu’il tombe de la neige sur les montagnes de Loquillo dans la même île !

14Lorsque j’aurai comparé tous les registres de cet ecclésiastique respectable et laborieux, les résultats partiels de Macao pourront subir quelques légers changements. Voyez plus haut. Tom. X.

Informations complémentaires

Poids 250 g
Dimensions 14 × 138 × 204 mm
Disponible

Oui

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Relation de voyage

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