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Voyages aux régions équinoxiales du nouveau continent – Tome 8 – Angostura

A. de Humboldt, A. Bonpland

138 x 204 mm – 178 pages – Texte – Noir et blanc – Broché

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UGS : 9782355833052 Catégories : , ,

Description

“Voyages aux régions équinoxiales du Nouveau Continent” est une œuvre majeure de Alexandre de Humboldt, naturaliste et explorateur allemand.

Publiée entre 1805 et 1834, elle relate les expéditions scientifiques et géographiques qu’il a menées avec Aimé Bonpland en Amérique du Sud, en Amérique centrale et au Mexique, de 1799 à 1804. Humboldt y décrit avec précision la faune, la flore, les paysages, les peuples et les cultures qu’il a rencontrés, ainsi que les phénomènes naturels qu’il a observés. Il y expose aussi ses réflexions sur la politique, l’histoire, l’économie et la société des régions visitées. Il y développe une vision globale et interdisciplinaire de la nature, fondée sur l’observation empirique et le raisonnement scientifique. Il y manifeste aussi son admiration pour la beauté et la diversité du monde vivant, ainsi que son souci de la préservation de l’environnement.

Voyages aux régions équinoxiales du Nouveau Continent est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature de voyage et comme un ouvrage fondateur de la géographie moderne, de l’écologie et de l’ethnologie.

 

Au-dessous de la Glorieta suivent, sur le territoire portugais, le fort de San Josef de Maravitanos, les villages de Joam Baptista de Mabbe, San Marcellino (près de l’embouchure du Guaisia ou Uexiè dont nous avons souvent parlé plus haut), Nossa Senhora da Guya, Boavistaprès du Rio Icanna, San Felipe, San Joaquin de Coanne au confluent1 du fameux Rio Guape, Calderon, San Miguel de Iparanna avec un fortin, San Francisco de las Caculbaes et enfin la forteresse de San Gabriel de Cachoeiras. J’entre tout exprès dans ce détail géographique, pour montrer combien le gouvernement portugais a formé d’établissements, même dans cette partie reculée du Brésil. Il y a onze villages sur une étendue de 23 lieues jusqu’à l’embouchure du Rio Negro, j’en connais encore 19 outre les six villes de Thomare, Moreira (près du Rio Demenene ou Uaraca, où habitaient anciennement les Indiens Guayannas), Barcellos,2 San Miguel del Rio Branco, près de la rivière du même nom qui a joué un rôle si important dans les fictions sur le Dorado, Moura et Villa do Rio Negro. Les rives de ce seul affluent de l’Amazone sont par conséquent dix fois plus peuplées que toutes les rives réunies du Haut et du Bas-Orénoque, du Cassiquiare, de l’Atabapo et du Rio Negro espagnol. Ce contraste ne tient guère à la différente fertilité du sol ou à la facilité plus grande de la navigation qu’offre le Rio Negro, en conservant une même direction du nord-ouest au sud-est. Il est l’effet des institutions politiques. Sous le régime colonial des Portugais, les Indiens dépendent à la fois de chefs militaires et civils et des religieux du Mont-Carmel. C’est un gouvernement mixte dans lequel le pouvoir séculier se conserve indépendant. Les moines de l’Observance qui sont les missionnaires de l’Orénoque, réunissent au contraire, tous les pouvoirs dans une seule main. L’un et l’autre de ces gouvernements sont vexatoires sous plusieurs rapports ; mais la perte de la liberté est du moins compensée par un peu plus d’aisance et de civilisation dans les colonies portugaises.

Parmi les affluents que reçoit le Rio Negro de la partie du nord, il y en a trois qui doivent fixer plus particulièrement notre attention parce qu’ils exercent, à cause de leurs embranchements, de leurs portages et de la position de leurs sources, une influence marquante sur le problème si souvent débattu de l’origine de l’Orénoque. Les plus méridionaux de ces affluents sont le Rio Branco,3 que l’on a cru longtemps sortir conjointement avec l’Orénoque, du lac Parime, et le Rio Padaviri qui communique par un portage avec le Mavaca, et par conséquent avec le Haut-Orénoque, à l’est de la mission de l’Esmeralda. Nous aurons occasion de parler du Rio Branco et du Padaviri lorsque nous serons arrivés dans cette mission ; il suffit ici de nous arrêter au troisième affluent du Rio Negro, le Cababuri, dont les embranchements avec le Cassiquiare sont également importants sous le rapport de l’hydrographie et sous celui du commerce de la salsepareille.

Les hautes montagnes de la Parime qui bordent la rive septentrionale de l’Orénoque dans son cours supérieur au-dessus de l’Esmeralda, envoient un chaînon vers le sud, dont le Cerro de Unturan forme une cime principale. Ce pays montueux, de peu d’étendue mais riche en productions végétales surtout en lianes Mavacure employées dans la fabrication du poison Curare, en amandiers (Juvias ou Bertholletia excelsa), en Puchery aromatiques et en cacao sauvage, forme un point de partage entre les eaux qui vont à l’Orénoque, au Cassiquiare et au Rio Negro. Les affluents du nord ou de l’Orénoque sont le Mavaca et le Daracapo, ceux de l’ouest ou du Cassiquiare sont l’Idapa et le Pacimoni,4 ceux du sud ou du Rio Negro sont le Padaviri et le Cababuri.5 Ce dernier, près de sa source, se divise en deux bras, dont le plus occidental est connu sous le nom de Baria.6 Les Indiens de la mission de San Francisco Solano nous ont donné les notions les plus détaillées sur son cours. Il offre l’exemple très rare d’un embranchement par lequel un affluent inférieur ne reçoit pas les eaux de l’affluent supérieur mais au contraire lui envoie une partie de ses eaux dans une direction opposée à la direction du récipient principal. J’ai réuni sur une même planche de mon Atlas, plusieurs exemples de ces ramifications à contre-courant, de ces mouvements apparents à contre-pente, de ces bifurcations de rivières dont la connaissance intéresse les ingénieurs hydrographes. Cette planche leur rappellera qu’il ne faut pas regarder comme chimérique tout ce qui dévie du type que nous nous sommes formés d’après des observations recueillies dans une partie trop limitée du globe.

1Voyez Tom. VII.

2Au confluent du Rio Buhybuhy. La ville était placée jadis 40 lieues plus haut, circonstance qui a causé beaucoup de confusion dans les cartes modernes.

3Comme les noms Rio Branco et Rio Parime signifient, en portugais et en caribe, rivière à eaux blanches et grande eau, il est tout naturel qu’appliqués à différents affluents à la fois, ils aient causé beaucoup d’erreurs en géographie. Le grand Rio Branco ou Parime, dont il est souvent question dans cet ouvrage est celui qui se forme de l’Urariquera et du Tacutu et qui débouche, entre Carvoeyro et la Villa de Moura, dans le Rio Negro. C’est le Quecuene des indigènes : il forme à son confluent avec le Rio Negro, un delta très étroit entre le tronc principal et l’Amayauhau qui est un petit bras plus occidental. Les anciennes cartes de D’Anville, de La Cruz et de Caulin élargissent ce delta d’une manière fabuleuse et présentent toutes les rivières qui débouchent dans le Rio Negro, sur une distance de 40 lieues, entre l’ancienne mission de Dari et Carvoeyro, comme des bras du Rio Branco. C’est ainsi que le Daraha, le Padaviri et l’Uaraca qui sont des affluents indépendants les uns des autres, ont reçu les noms de 4e, 3e ou 2e bras ; c’est ainsi que l’on a distingué quelquefois le grand Rio Parime ou Quecuene d’un autre Rio Branco qui est le Padaviri, parce qu’on le place entre la Villa de Thomare et Lamalongo. D’Anville nomme Rio Branco presque toutes les rivières qui ont des eaux blanches, aguas brancas. Pour se convaincre de l’extrême confusion qui règne encore dans la géographie du Rio Negro, il suffit de comparer les noms des affluents et des missions sur les cartes également détaillées de La Cruz, Caulin, Faden et Arrowsmith, avec les noms correspondants sur les cartes du dépôt hydrographique de Rio Janeiro.

4Pasimona, même Baximonari des cartes.

5Cavaboris, Cababuris, Cabury, Cauhabury, même Catabuhu des cartes. Il paraît que le Baria, qui forme un canal naturel de dérivation est quelquefois à sec dans les étés très chauds. (Corogr. bras., Tom. II, p. 354). La partie supérieure du Cababuri s’appela Maturaca (Metarucao) ; le bras qui va au Pacimoni porte le nom d’Iminara (Umariuani, Umarynauty Umanivari), et puis le nom de Baria.

6Les eaux du Baria qui est un bras du Cababuri, courent vers l’ouest et se mêlent successivement à celles du Pacimoni, du Cassiquiare et du Rio Negro. Comme ce dernier fleuve se dirige vers l’est, les eaux du Baria après un circuit de 110 lieues, parviennent à l’embouchure du Cababuri.

Informations complémentaires

Poids 255 g
Dimensions 15 × 138 × 204 mm
Disponible

Oui

Genre

Relation de voyage

Version papier ou numérique ?

Version numérique (Epub ou PDF), Version papier

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