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Une histoire simple de l’art en Europe

Tome 2 : L’ère chrétienne au moyen-âge

Sophie Dri-Desprez

138 x 204 mm – 174 pages – Texte et photos – Couleur – Broché

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UGS : 9782355831775 Catégories : ,

Description

“Aperçu historique de Byzance

313 – 1453

Les dates parlent d’elles-mêmes ! Byzance, la civilisation «byzantine», englobe non seulement une bonne partie de l’histoire romaine mais aussi tout le Moyen-Âge.

En 1453, quand les Ottomans prennent enfin Constantinople après des mois de siège, le monde bascule définitivement dans les prémices de la modernité. Les derniers soubresauts de la civilisation romaine, les murailles de Constantin et de Théodose, Sainte-Sophie érigée quarante ans seulement après la fin de l’Empire d’Occident par Justinien, empereur encore romain et de langue latine, annoncent l’émergence d’une nouvelle puissance en Orient, l’Empire Ottoman, turcophone et musulman.

Constantinople, fondée dit-on en 323 par Constantin a en fait une histoire aussi ancienne ou peu s’en faut que l’Urbs elle-même. Sa fondation remonte à la nuit des temps. On admet, suivant Diodore de Sicile que la ville fut fondée vers -667. Le site unique, a évidemment favorisé l’implantation de cette colonie grecque. Le Bosphore qui ouvre sur la Mer Noire (le Pontus Euxinus des Romains) et la mer de Marmara puis la Mer Méditerranée, est unique. Ce long chenal maritime tortueux est défendu au Sud par un autre détroit plus redoutable encore à franchir, le détroit des Dardannelles, qui permet aux marins intrépides de déboucher en Mer Égée. La ville s’implanta à l’endroit le plus étroit et le plus facilement défendable côté Europe dans un paysage de collines et de petits vallons encaissés, de rades favorables à l’établissement d’un ou de plusieurs ports. Au fil des siècles, et jusqu’au IIIe siècle, la ville prospéra du fait de son site mais surtout de sa situation exceptionnelle. Byzance était le point de rencontre de toutes les routes commerciales maritimes ou terrestres de ce temps. On y rencontrait des peuples venus de toute la terre, de Chine, d’Inde, d’Arabie, de Scandinavie, d’Egypte, de Gaule, de Palestine…

Dès le IIIe s. la ville passait pour plus cosmopolite que Rome. Elle avait pour les Romains un attrait presque magique. La soie par exemple, arrivait d’on ne savait trop où, jusqu’au port de Chrysokéros (la Corne d’Or), une rade parmi les plus sûres de ce temps, fermée la nuit par une énorme chaîne de fer.

Autre avantage sur Rome, la port et la ville se confondaient, se mélangeaient ce qui n’était pas le cas de Rome, Ostie étant assez loin, ni d’Athènes puisque le Pirée était séparé de la grande cité grecque. Ici, comme plus tard à Gênes, Venise, Marseille, le port fait partie de la ville. Il en est le poumon. C’est ce qui explique sans doute que Byzance/Constantinople devint une métropole gigantesque de plus d’un million d’habitants au moment même où Rome déclinait, Constantin, empereur visionnaire et mégalomane favorisant sa ville éponyme par rapport à Rome, trop vieille cité recrue de vicissitudes et de malheurs. Ce fut une ville dédiée au commerce et aux influences religieuses où le Christianisme en particulier connut une formidable prise.  Sous Théodose, soixante ans plus tard, la séparation était consommée entre un Empire d’Occident agonisant et la splendeur de l’Empire d’Orient qui devait résister  jusqu’aux attaques des Croisés en 1204.

Pour les contemporains de Justinien (527-565), l’idée de s’appeler «Byzantins» était une absurdité, un non-sens. Les «Byzantins» étaient Romains et d’ailleurs quand l’empereur Zénon, en 476, reçut les insignes déchues de Rome, il se sentit le digne successeur des empereurs de jadis. Justinien parlait, écrivait latin. Les mosaïques de Ravenne, le centre spirituel de Byzance en Occident, montrent toute la filiation entre les deux mondes qui n’en furent qu’un .

Ce n’est que très progressivement et en raison sans doute des troubles politiques en Occident, que l’Empire Romain d’Orient s’hellénisa. Le grec remplaça peu à peu le latin, vers 750. Et Charlemagne qui caressa un moment le dessein de s’allier avec Irène l’impératrice de Byzance, lui écrivit… en grec. C’est là, au VIIIe s. que la «substance romaine» se métamorphose en quelque chose de nouveau : un syncrétisme matérialiste entre l’Orient commercial et riche et l’Occident en pleine reconstruction. Mais bientôt, dès le IXe s., Byzance eut à faire face, lui aussi, à des menaces extérieures Vikings, sous la forme des Varègues (Suédois) qui pendant que les Danois s’installaient en Angleterre et en Normandie, que les Norvégiens colonisaient l’Atlantique Nord, descendirent la vaste plaine d’Europe du Nord, suivirent le Dniepr, la Volga, fondèrent Nijni-Novgorod, Kiev et atteignirent la Mer Noire.

Toutefois, la menace la plus sérieuse pour Byzance fut l’expansion arabe dont l’empire, malgré la renaissance macédonienne au XIe s., ne se remit jamais. Et l’histoire de la civilisation byzantine est, à partir du XIIIe s., celle d’une agonie interminable. En 1204 la ville pourtant si formidablement défendue est mise à sac par les Croisés et l’empire se disloque en principautés rivales. Finalement l’estocade finale est la prise de la ville par les Ottomans en 1453, qui marque, comme nous l’avons dit plus haut,  une nouvelle phase de l’histoire de la Méditerranée.

C’est dans ce contexte que vers l’an 1000, les querelles religieuses atteignent un paroxysme, aboutissant au Grand Schisme de 1054 et à la naissance de l’Orthodoxie (Rome refusant de reconnaître le patriarche de Constantinople comme le pape de l’Orient chrétien). Désormais, le destin de l’Empire Byzantin fut associé non plus aux Grecs ou aux Romains, mais au monde russe. Kiev d’abord, puis Moscou devinrent au XIIe s.  «les nouvelles Rome». Moscou sera jusqu’à la Révolution de 1917, considérée comme la Rome orthodoxe.  C’est sans doute l’héritage le plus vivant de cette curieuse civilisation qui fait mentir les défenseurs d’une coupure soi-disant définitive en 395 entre Orient et Occident.

Dernier mot, Byzance a fait florès dans la langue française : «C’est Byzance» veut dire c’est le pays de Cocagne, c’est le luxe, ce qui n’est pas un hasard et «Les querelles byzantines» faisant allusion aux siècles de déchirements fratricides entre monophysites, monothélètes, donatistes, trinitaires, ariens, nestoriens etc. nous parlent de querelles inexpiables. L’histoire de Byzance réside dans ces deux expressions.”

Informations complémentaires

Poids 260 g
Dimensions 10 × 138 × 204 mm
Disponible

Oui

Genre

Histoire de l'Art

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