Quatre nouveaux titres, tout beaux, tout ronds comme des petits pains dorés sortis du four pour cette rentrée bouillante :
Ce qu’exhale Tahiti – Noa Noa une nouvelle édition augmentée d’une biographie du peintre comportant citations et photographies, d’une interview qu’il fit lors de son retour de Tahiti, du texte Noa Noa initial et complet (notamment « la naissance des étoiles ») de Paul Gauguin et du catalogue de l’œuvre peinte et sculptée de son premier séjour à Tahiti, entre 1891 et 1893… Une plongée au cœur d’un moment artistique puissant à travers les yeux d’un homme intransigeant, Paul Gauguin.
Être arbres par Sophie Lhulotte. L’auteur, passionnée par la nature et les paysages, nous livre ses impressions : elle parle à la place de l’arbre, elle nous parle des arbres qui l’ont marquée, de ceux qui disparaissent, et qui font l’essence du monde en une suite poétique de petits récits. Un livre attachant, jubilatoire et grave à la fois.
Lettres à Lucilius de Sénèque – Livre I nouvellement traduites par Jonathan Galmiche. Ouvrage de vieillesse, rédigé trois ans avant sa mort, le recueil des Lettres à Lucilius est considéré à juste titre comme le chef d’œuvre de Sénèque. Composées à la fin d’une vie tout à la fois consacrée aux affaires, à la politique et à la philosophie, elles constituent non seulement une sorte de testament spirituel légué par Sénèque à son « cher Lucilius », mais surtout une invitation inédite à confronter les préceptes moraux tirés de cette longue carrière à la réalité quotidienne. Dès les premières lettres, les grands thèmes sont posés : le temps, l’amitié, la mort. Sénèque se pose en maître de sagesse et invite son disciple à progresser sur la voie de la philosophie : le premier livre est avant tout une exhortation morale à se convertir au stoïcisme.Les Lettres à Lucilius ont été écrites pour être publiées : « je travaille pour les hommes de demain » écrit Sénèque (Lettres à Lucilius, I, 8, 2) : la force et la nouveauté de son style en graveront les sentences dans la mémoire de ses lecteurs jusqu’à notre époque.
La France en guerre par Rudyard Kipling : C’est en août et septembre 1915 que Rudyard Kipling écrit ces chroniques. Il le fait à la demande du gouvernement britannique pour inciter les États-Unis à entrer dans le conflit. Il était encore, pour quelques jours, un fervent partisan de la guerre, défenseur d’une vision de la civilisation issue directement du XIXe siècle qui séparait d’une ligne nette la barbarie de l’humanisme.
Ces textes et le poème sont l’écho non seulement de quelques faits et actes de la Première Guerre mondiale (dont sûrement très peu, ici, sont objectifs), mais surtout d’un état d’esprit des peuples français et britanniques : c’est en quelques pages un instantané du patriotisme en marche, nourrissant la guerre de lui-même, s’en nourrissant par là même…
Publié initialement le 11 septembre 2017