• Hommage au poète
Publié leLe 14 juillet 2008, Mahmoud Darwich présentait ses poèmes au coeur du théâtre antique d’Arles. Didier Sandre, en écho, lisait en français tandis que les frères Joubran rythmaient les lectures de la mélodie de leur oud. L’air passait, tiède et coulant entre les colonnes antiques en ruines ; la lumière dorée du crépuscule cernait d’ors vibrants les parties éclairées de la scène de ce théâtre de toutes les mythologies méditerranéennes réunies… Les éditions L’Escalier y étaient, attentives et recueillies pour cette soirée de miel qui reste attachée en la mémoire, Mahmoud Darwich ayant perdu la vie, quelques trois semaines après. Le coeur.
Hommage au poète éteint…
Le soir nous atteignit…
Le soleil
Peignait sa chevelure dans la mer,
Et le dernier baiser accostait
À mes yeux, braises.
– De moi, prends les vents
Et embrasse-moi
Une dernière fois.
…Le matin l’atteignit.
Le soleil peignait sa chevelure au levant.
Pour elle, la noce, le henné
Et une place au palais des favorites.
-De moi, prends les chansons,
Et de moi, souviens-toi
L’instant d’un éclair.
…Le soir m’atteignit.
Les cloches
Carillonnaient pour la belle sabine,
Mon cœur était froid comme un diamant,
Et mes rêves, caisses sur le quai des ports.
-De moi, prends le printemps
Et fais-moi tes adieux…
La Terre nous est étroite et autres poèmes. Trad. Elias Sanbar.


